La Ginga est un mouvement qui consiste en un balancement du joueur de droite à gauche. Cela permet au capoeiriste d’être en symbiose avec le rythme musical et de préparer ses attaques et défenses. Pour se balancer au rythme de la musique (zumbido : base de la musique de capoeira) et pour que le chaloupé du corps puisse s’opérer de manière fluide et continue,
le capoeiriste effectue les gestes suivants :
Une jambe fléchie en avant, posée à plat au sol ;
L’autre jambe se met derrière avec le genou orienté vers le sol, et ce, sans être croisée ;
Le bras opposé à la jambe de derrière se place en arrière, plus précisément contre le buste ;
Celui opposé à la jambe de devant se place devant pour protéger le menton ;
Après avoir effectué ces mouvements, le capoeiriste se place en position « Cadeira ». Cette position consiste à se mettre en position de squat bas en plaçant la jambe de derrière à côté de celle de devant. Les deux pieds sont en l’occurrence parallèles. Durant la Cadeira, un bras protège le visage du joueur tandis que l’autre est détendu de manière à protéger son torse. Notons qu’à chaque 2 temps, le capoeiriste se met toujours dans cette position.
Après la Cadeira, la jambe qui était derrière durant la phase initiale se place devant, tandis que celle qui était devant vient derrière. Les bras se mettent aussi en position inverse.
Ce sont bien sûr tous ces gestes combinés qui forment la Ginga. Ce jeu de jambes rythmique rend ainsi la capoeira facilement reconnaissable et déroutante. Grâce à lui, ce chef-d’œuvre afro-brésilien s’apparente plus à de la danse qu’à un simple art martial. Cependant, l’objectif de la Ginga n’est pas de danser, mais plutôt de permettre au capoeiriste de préparer son corps à un certain nombre de mouvements.
La différence entre la Ginga de la capoeira régionale et celle de la capoeira Angola
La capoeira régionale et la capoeira Angola ont toutes deux des versions distinctes de la Ginga. En capoeira Angola, ce jeu de jambes fondamental apparaît comme plus lent, plus expressif, plus individualiste et plus proche du sol. Autrement dit, la Ginga de la capoeira Angola n’est autre que celle de la capoeira telle qu’elle était jouée par les esclaves, se caractérisant par des gestes lents et des mouvements furtifs utilisés à l’époque pour endormir les maîtres. En l’occurrence, cette Ginga se veut plus relâchée et plus cadencée. Par ailleurs, celle de la capoeira régionale se révèle plus structurée, plus défensive, plus athlétique et plus rapide.